La cigale
La zapette
Fable de la Cigale et la Zappette
Autrefois vive et dispersée,
La Cigale brûlait sans compter.
De la Fourmi, douce et sincère,
Elle apprit l’art du temps ordinaire.
Depuis, la Cigale, apaisée,
Chante en silence, l’âme posée.
Un jour survint, vive et brillante,
Une Zappette impatiente :
« Dis-moi, toi qui sembles en paix,
Comment fais-tu pour ne plus courir après ? »
La Cigale rit : « Jadis, vois-tu,
J’allais partout… mais nulle part plus.
J’ai appris que le vent enseigne,
Quand on l’écoute sans qu’il nous prenne.
Ce que j’ai reçu, je te le tends :
Le calme n’est pas l’arrêt du temps. »
La Zappette, troublée, sourit,
Et, pour la première fois, s’assit.
Le vent passa — léger, discret —
Et toutes deux se turent… en paix.
On apprend toujours de quelqu’un.
Ce que la Fourmi transmit à la Cigale,
La Cigale offrit à la Zappette :
l’art de respirer sans s’éteindre,
d’avancer sans se perdre,
et d’écouter le temps sans le fuir.